Taux de change et coût de la vie

Article publié en Octobre 2015

Les variations de taux de change ont une influence directe sur les indices du coût de la vie calculés par EuroCost International. Nous avons constaté ces derniers mois l’écroulement ou à l’inverse le renforcement de nombreuses monnaies par rapport à l’euro.

Retour sur les principales évolutions observées depuis un an, c’est-à-dire entre septembre 2014 et septembre 2015.

Abandon du taux plancher pour le franc suisse

En janvier 2015, la Banque Nationale Suisse annonce l’abolition du taux plancher entre le franc suisse et l’euro. Après une forte hausse, le franc s’est stabilisé à un niveau environ 15% supérieur à son niveau précédent. Malgré une récente baisse, il a néanmoins gagné plus de 10% par rapport à l’euro depuis l’année dernière.

 

Le dollar et le yuan eux aussi à la hausse

L’euro a fortement chuté par rapport au dollar américain. Celui-ci atteint des niveaux records en mars et avril et a finalement gagné plus de 13% par rapport à l’euro entre septembre 2014 et septembre 2015. Ces mouvements sont également valables pour toutes les monnaies liées au dollar, comme le riyal saoudien par exemple. En Chine, le renminbi yuan a gagné près de 10% en un an par rapport à la monnaie européenne, et ce malgré un récent repli.
Parmi les plus fortes hausses, on peut aussi signaler la réévaluation de près de 30% du dalasi de Gambie au mois de mai dernier.
Toutes les villes de ces pays connaissent donc une forte augmentation de l’indice du coût de la vie par rapport aux villes de la zone euro.
Voyons maintenant quelles monnaies ont au contraire perdu de leur valeur par rapport à l’euro.

 

En Europe et plus à l’est

Habituellement stable, la couronne norvégienne vient d’atteindre son plus faible niveau depuis 2008. Elle perd ainsi 14% par rapport à l’Euro depuis septembre 2014. La livre turque se retrouve quant à elle à un niveau historiquement bas et perd ainsi près de 15% de sa valeur.
C’est cependant à l’est de l’Europe qu’on note les variations de taux de change les plus fortes : le rouble russe, le hryvnia ukrainien et le rouble belarus ont tous perdu plus de 30% par rapport à l’euro en un an. Au Kazakhstan, le tenge a quant à lui perdu 21%. Ces pays connaissent donc une forte baisse du coût de la vie pour les expatriés, malgré la très forte inflation mesurée sur place, celle-ci ne parvenant pas à compenser la chute de la monnaie.

 

Les monnaies africaines également touchées

Etiquetée ville la plus chère du monde en début d’année (voir notre classement publié début 2015), la capitale angolaise, Luanda, a récemment perdu sa place. Sa monnaie a en effet chuté de près de 18% par rapport à l’Euro depuis septembre 2014. Ce n’est pourtant rien par rapport au kwacha zambien qui s’écroule depuis plusieurs mois et qui a perdu 34% en un an.

 

Le Brésil et la Colombie s’écroulent

Le récent recul des villes brésiliennes et colombiennes dans notre classement du coût de la vie, s’explique par la spectaculaire baisse de leurs devises. Cette baisse s’est accélérée ces derniers mois, atteignant sur un an respectivement -31% et -27% pour le real brésilien et le peso colombien.

 

Les cas particuliers

Le Venezuela connaît une crise économique et monétaire sans précédent. Le taux officiel est aligné sur le dollar américain, mais n’a pas vraiment de réalité économique. Pour endiguer le marché noir, le gouvernement a donc mis en place un taux alternatif beaucoup plus bas, le taux Simadi.
La situation est également très difficile au Soudan du Sud. Comme pour le Venezuela, l’utilisation du taux officiel reviendrait à faire de ce pays l’un des plus chers du monde. Le taux parallèle est environ 4 à 5 fois plus faible et connaît de très fortes variations, pouvant chuter ou largement se renforcer du jour au lendemain. Il a cependant perdu près des deux tiers de sa valeur en un an !

 

Dans une période monétaire très instable, les variations de taux de change ont un impact immédiat sur le pouvoir d’achat des expatriés. Une mise à jour régulière des indices du coût de la vie permet ainsi de maintenir ce pouvoir d’achat.

 

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